Note de l’Observatoire du Bien-être n°2023-14 : Les âges du bien-être

Crise de la quarantaine, crise de la cinquantaine, les mots varient pour décrire ce phénomène que les anglophones qualifient de midlife crisis. Cet épisode de mal-être et de doute existe-t-il vraiment ? Le bien-être suit-il une trajectoire en forme de U au cours de la vie ? Cette question divise économistes et psychologues. La présente note montre que, sans être fausse, cette idée est réductrice. Il y a bien, en général, une baisse de la satisfaction de vie entre 25 et 40 ans et un léger rebond autour de la soixantaine. Certaines dimensions, comme la satisfaction à l’égard du niveau de vie, suivent une trajectoire en U très marquée. Toutefois, cette dynamique ne caractérise pas l’ensemble des dimensions du bien-être, notamment le sentiment de faire quelque chose qui a du sens. 

Mathieu Perona, Observatoire du Bien-être du Cepremap

Claudia Senik, Sorbonne Université, PSE et Observatoire du Bien-être du Cepremap

Hippolyte d’Albis, PSE

Publié le 20 Novembre 2023

Introduction

Une controverse traverse les recherches sur le bien-être subjectif : existe-t-il une crise du bien-être entre 40 et 60 ans ? La relation entre l’âge et le bonheur au cours du cycle de vie a suscité beaucoup d’intérêt parmi les chercheurs. Plusieurs études, compilées par (Blanchflower, 2020) , mettent en évidence l’existence d’une trajectoire de la satisfaction de vie en forme de U, dont le creux correspondrait à ce moment de crise. Elles relèvent également une rechute à la toute fin de vie, lorsque la santé se dégrade gravement. Cette dynamique, observée dans la plupart des pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique (Mainaud & Raynaud, 2021; Stone et al., 2018; Wunder et al., 2013) est établie à partir d’enquêtes internationales en coupes transversales, ainsi que de grandes enquêtes nationales. Elle concerne le bonheur auto-déclaré, la satisfaction à l’égard de la vie ou d’autres mesures de la santé mentale (Blanchflower & Oswald, 2008), avec ou sans contrôle des caractéristiques socio-économiques et démographiques (Cheng et al., 2017; Frijters & Beatton, 2012; Stone et al., 2018). En miroir, le risque de suicide et la consommation d’antidépresseurs présentent un pic symétrique au milieu de la vie (Daly & Wilson, 2009).

Ce retournement est assez étonnant. Affaiblissement physique, perte de potentialités, diminution de l’espérance de vie, ces compagnons du vieillissement ne semblent pas être des facteurs de plus grand bonheur. Plusieurs explications, non exclusives entre elles, peuvent rendre raison de ce creux : (1) aux alentours de 45 ans, beaucoup doivent faire le deuil d’aspirations personnelles ou professionnelles, et ce deuil prend du temps (Castellacci & Schwabe, 2020; Schwandt, 2016), (2) beaucoup sont également pris entre leurs investissements professionnels et familiaux, et jouissent de peu de temps libre. (3) Enfin, le Cepremap a montré dans des travaux précédent le rôle du passage à la retraite des personnes sans emploi dans le rebond de la satisfaction en France aux alentours de 60 ans (Péron et al., 2019). Cette dynamique de la satisfaction pourrait aussi être simplement due à des facteurs hormonaux, comme le suggère un article provocateur sur le creux de la quarantaine chez les chimpanzés et les orangs-outans (Weiss et al., 2012). Enfin, d’autres travaux soulignent la manière dont certains choix méthodologiques conduisent à l’apparition d’une telle trajectoire (Bartram, 2022). La revue critique de (Galambos et al., 2020) met en évidence une diversité de résultats, et conseille, entre autres, de considérer plusieurs indicateurs de bien-être.

Suivant cette dernière recommandation, la présente note s’appuie sur des données françaises et montre que la prise en compte d’une palette étendue d’indicateurs du bien-être subjectif conduit à nuancer l’idée d’un nadir du bien-être entre 40 et 60 ans. Si la satisfaction à l’égard du niveau de vie, la satisfaction dans la vie et le sentiment d’avoir été heureux la veille suivent, au cours de la vie, des trajectoires proches d’une courbe en U, d’autres indicateurs, comme la santé ou la perception de l’avenir, décrivent des trajectoires radicalement différentes.

Satisfaction dans la vie et situation matérielle

La question « Dans l’ensemble, dans quelle mesure êtes-vous satisfait de la vie que vous menez actuellement ? » constitue le point de départ de la plupart des analyses de bien-être subjectif. Elle synthétise l’évaluation d’ensemble que fait une personne de sa vie actuelle. Nous observons bien, sur les dix dernières années de l’enquête SRCV, des variations de cette mesure en fonction de l’âge des répondants (Figure 1).

Figure 1

La satisfaction diminue effectivement à partir de 20 ans jusqu’à atteindre un point bas autour de 45-55 ans pour rebondir ensuite entre 60 et 70 ans.  Il y a enfin une rechute pour les sondés les plus âgés. Ces tendances sont confirmées par les données de l’enquête de conjoncture auprès des ménages français (Camme). D’après cette seconde enquête, le sentiment d’avoir été heureux la veille ou la satisfaction à l’égard du niveau de vie suivent la même trajectoire. Il existe bien un point bas de satisfaction autour de 45-55 ans, confirmant l’idée courante qu’il s’agirait d’un moment de crise.

Quant à la satisfaction à l’égard du niveau de vie, elle suit une trajectoire en U bien plus marquée que la satisfaction dans la vie en général, avec un point bas entre 45 et 60 ans, et un point haut entre 65 et 75 ans (Figure 2). Or, paradoxalement, ce point bas correspond, dans notre échantillon, et en général, au moment où le revenu disponible est le plus élevé. Autrement dit, le niveau de vie et la satisfaction que l’on en retire suivent des trajectoires opposées, quasiment en miroir l’une de l’autre.   

Figure 2 : Dans le panneau du haut, le niveau de vie correspond au revenu disponible divisé par le nombre d’unités de consommation du ménage (définition Insee).

Quant au niveau de vie « par unité de consommation », qui tient compte de la composition du ménage, en particulier de la présence d’enfants, il est quasiment stable entre 25 à 50 ans, et connaît son point haut entre 55 et 60 ans. Cette trajectoire est donc également très différente de celle observée pour la satisfaction à l’égard du niveau de vie.

Comment expliquer cet écart ? Les recherches sur le bien-être subjectif montrent que la satisfaction d’un individu ne dépend pas seulement de son propre niveau de revenu mais aussi de son positionnement par rapport à un groupe de référence. Elles observent que les gens se comparent le plus souvent à leurs collègues et à leurs pairs professionnels, mais aussi à leurs voisins, à leurs amis et aux membres de leur famille, ainsi qu’à leurs anciens camarades de classe. Le groupe de référence d’une personne est donc en grande partie constitué des membres de sa classe d’âge. Le degré d’inégalité des revenus au sein des différents groupes d’âge pourrait-il alors constituer un élément d’explication de l’énigme de la courbe en U ? La Figure 3 représente l’évolution de la dispersion (l’écart inter-quartile) des revenus disponibles (par unité de consommation du ménage) au sein de chaque groupe d’âge (défini avec une fenêtre de 5 ans, c’est-à-dire 25-30 ans, 31-36, etc.).

Figure 3
pour chaque classe d’âge, nous représentons l’écart entre la limite supérieure du premier quartile de niveau de vie (25 % les moins aisés) et la limite inférieure du dernier quartile (25 % les plus aisés).

Il apparaît que l’inégalité de revenus ainsi mesurée atteint son maximum entre 40 et 60 ans. Une estimation économétrique sur données européennes confirme que la satisfaction dans la vie diminue avec l’inégalité des revenus par âge et que cet effet négatif est amplifié pour les pauvres, c’est-à-dire les personnes dont le revenu est inférieur au niveau médian de leur pays (d’Albis et al., 2023). La perception de cette inégalité intra-âge pourrait ainsi contribuer à expliquer la chute de satisfaction à l’égard du niveau de vie, et par conséquent de la satisfaction dans la vie en général, au cours de cette période de 40 à 60 ans. Autrement dit, la concurrence pour les positions relatives atteignant son paroxysme au milieu de la vie, elle exercerait un effet particulièrement négatif sur la satisfaction de vie à ce moment précis du cycle de vie.

Ces différentes pistes d’explication ne sont pas exclusives les unes des autres. Ainsi, la satisfaction relativement au temps libre dont on dispose semble également contribuer à l’allure de l’évolution temporelle de la satisfaction de vie. En effet, les réponses à la question « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait de votre temps libre, du temps que vous pouvez utiliser comme bon vous semble ? » sont au plus bas autour de 35 ans (Figure 4), soit au moment de la parentalité — les femmes ont en moyenne leur premier enfant vers 29 ans et le deuxième vers 31 ans (Breton et al., 2022).

Figure 4

Cette courbe met également en relief une très forte augmentation de la satisfaction à l’égard du temps libre à partir de 60 ans, c’est-à-dire le moment où les enfants ont quitté le foyer parental et parfois aussi celui du départ à la retraite. En effet, la majeure partie des personnes interrogées dans notre enquête partent à la retraite entre 60 et 65 ans.

Autre phénomène jouant potentiellement dans la dynamique de la satisfaction de vie : le statut d’activité des personnes. Le chômage entraîne une perte durable de satisfaction, ceci est un fait bien documenté (Clark et al., 2008). Cette perte n’est toutefois pas de la même ampleur selon les âges (Figure 5) : l’écart de satisfaction entre personnes en emploi et personnes au chômage est maximal entre 45 et 50 ans. Or, dans notre échantillon, la proportion de personnes au chômage est d’environ 8,5% dans cette classe d’âge, contre 2,5% seulement parmi les 60-65 ans, du fait des départs à la retraite. Le chômage de milieu de vie pourrait donc peser sur l’allure moyenne de la courbe de satisfaction de vie.

Figure 5

Remarquons enfin que la satisfaction à l’égard du travail, stable dans nos données de 25 à 55 ans (autour de 7,25), augmente très fortement chez les personnes de 55 ans et plus. Un effet de sélection est sans doute ici à l’œuvre. D’une part, les départ en retraite précoce sont plus fréquents dans les métiers pénibles associés à une moindre satisfaction au travail.    D’autre part, le taux d’activité des seniors est particulièrement bas en France, si bien que ceux qui parviennent à rester en emploi constituent un groupe particulier. De même, une fois atteint l’âge de départ à la retraite à taux plein, les personnes qui restent en activité sont majoritairement celles qui s’épanouissent dans leur travail. Ainsi, la part des personnes exprimant une satisfaction au travail très élevée (9 ou 10), qui est généralement autour de 20% pendant la vie active, s’élève à 40% chez les plus de 65 ans encore en emploi.   

Les inégalités de revenu intra-générationnelles, les inégalités de temps libre entre classes d’âge, et le statut d’activité (emploi, chômage, retraite) viennent ainsi se combiner pour expliquer à la fois la présence d’une satisfaction moyenne plus faible entre 40 et 60 ans et le rebond ultérieur.

Quel âge pour la retraite ?

Dans l’enquête Camme, la bascule entre l’emploi et la retraite a lieu entre 59 et 63 ans. À 60 ans, 17% des personnes interrogées sont à la retraite et 69% en emploi. La retraite devient majoritaire à partir de 62 ans, et concerne plus des trois quarts des personnes à 65 ans. Sur les courbes de cette Note, la gamme d’âge correspondant à la majeure partie des départs à la retraite est donc la catégorie 60-65 ans (étiquette 60 sur les autres graphiques de cette note).

Autres dimensions, autres dynamiques

La trajectoire en forme de U n’est pas observable pour toutes les dimensions du bien-être. Ainsi, concernant l’appréciation de la santé (Figure 6, haut), la tendance générale est à une diminution continue au long de la vie.

Figure 6

Autre grand indicateur d’ensemble du bien-être, le sentiment que ce qu’on fait dans sa vie a du sens. Cet indicateur suit une trajectoire quasiment plate. Le niveau de la réponse moyenne est globalement le même entre 25 et 45-50 ans. Il baisse un peu entre 50 et 60-65 ans, puis diminue régulièrement avec l’avancée en âge. Nous l’avions déjà constaté à l’occasion d’une enquête sur les enseignants : seuls ceux qui pratiquent une activité bénévole sont exemptés de cette perte de sens au moment de la retraite (Perona & Senik, 2022, chapitre 3). Les réponses moyennes à la question « Quand vous pensez à ce que vous allez vivre dans les années à venir, êtes-vous satisfait de cette perspective ? » suivent une trajectoire similaire. L’absence de rebond suggère que les personnes n’anticipent pas de gains de bien-être liés à la retraite.

Figure 7

Certaines dimensions du bien-être varient de façon différente selon les sexes. Ainsi, le sentiment de sécurité des hommes est globalement stable de 25 à 55 ans, et diminue ensuite (Figure 7).

Chez les femmes, il présente une allure en cloche plus marquée car les plus jeunes femmes déclarent un sentiment de sécurité 1,5 points plus faible que les hommes de la même classe d’âge. Concernant l’appréciation des perspectives de la prochaine génération en France (Figure 8), l’évolution échappe également à la courbe en U. Les femmes sont plus pessimistes en moyenne que les hommes. Les personnes les plus âgées sont les plus optimistes, mais sur ce point, il est difficile de distinguer les effets d’âge des effets de cohorte : les personnes de 60 à 75 ans dans notre échantillon appartiennent aux générations du baby boom. Elles ont vu leur conditions de vie s’améliorer fortement par rapport à celles de la génération précédente, ce qui a pu leur donner une perception de l’avenir plus positive que celle des générations suivantes.

Figure 8

Des âges du bien- et du mal-être

En somme, l’idée d’une trajectoire dynamique en forme de U du bien-être subjectif ne se vérifie que sur certaines dimensions du bien-être, et parfois de manière différenciée selon le sexe. Afin de donner une image globale, nous avons rassemblé les courbes moyennes de l’ensemble des dimensions du bien-être de notre plate-forme, et indiqué en rouge les points correspondant aux 45-60 ans (Figure 9). Ces années sont marquées par un point bas visible pour la satisfaction à l’égard du niveau de vie, le sentiment d’avoir été heureux la veille, celui d’avoir quelqu’un sur qui compter, et la satisfaction dans la vie, même si la baisse est légère sur cette dernière dimension. La satisfaction à l’égard de la santé, le sentiment de mener une vie qui a du sens et la perception des prochaines années suivent des trajectoires différentes. La satisfaction à l’égard du temps libre suit bien une trajectoire en U mais avec un minimum autour de 35 ans. Enfin, le sentiment de sécurité suit une trajectoire en U inversé, avec un maximum entre 35 et 40 ans.

Figure 9

Méthodologie

Le problème cohorte-âge-année

L’analyse de l’évolution du bien-être au cours de la vie est rendue complexe par le problème cohorte-âge-année. L’âge est en effet la différence entre l’année de l’enquête et l’année de naissance, cette dernière définissant la cohorte. Il est donc difficile de distinguer l’effet propre éventuel de l’âge (considéré sous l’angle biologique comme sous l’angle social) d’effets liées à une cohorte particulière – par exemple une insertion plus tardive sur le marché du travail pour les cohortes arrivant en fin d’études pendant une récession – et d’effets touchant tous les âges une année donnée, par exemple la pandémie de Covid-19. Ici, nous disposons de résultats issus d’une enquête en coupe transversale (Camme) dont l’échantillon change complètement à chaque vague, et d’une enquête en panel roulant, SRCV, qui se renouvelle par neuvième chaque année (mais nous n’utilisons pas cette propriété, considérant chaque vague comme une coupe indépendante). Il s’agit donc essentiellement d’une photo, un panorama du bien-être en France en fonction de l’âge en moyenne sur les 12 dernières années.

Toutes choses égales par ailleurs ?

Une partie du débat auquel nous faisons allusion dans l’introduction porte sur le fait que les différences selon l’âge observés dans les réponses moyennes brutes – celles que nous avons représentées ici – disparaissent parfois lorsqu’on neutralise statistiquement des éléments comme le revenu, le statut marital, etc. (raisonnement toutes choses égales par ailleurs). Comme le fait remarquer (Bartram, 2022), cette approche est problématique dans la mesure où plusieurs de ces variables, comme le revenu, la probabilité d’être en couple ou d’avoir des enfants à domicile, évoluent presque mécaniquement avec l’âge, et donc peuvent absorber à tort un effet de l’âge. L’objectif de cette Note étant de montrer que les dynamiques brutes sont différentes selon les dimensions du bien-être, et d’avancer l’idée que le rebond observé sur certaines est lié au passage à la retraite, nous nous sommes cantonnés aux écarts bruts.

Cette démonstration emporte une recommandation technique. La relation entre âge et bien-être subjectif n’ayant pas une forme clairement établie, les travaux cherchant à neutraliser l’effet de l’âge doivent autant que faire se peut éviter d’imposer une telle forme, et inclure l’âge comme une variable catégorielle plutôt que continue.

Données

Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages (Camme)

L’enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages (Camme) est une enquête de l’Insee qui interroge chaque mois plus de 2 000 ménages sur la conjoncture économique, leur situation financière personnelle ainsi que leurs intentions d’épargne et de consommation. Depuis juin 2016, l’Observatoire du bien-être du Cepremap finance une plate-forme additionnelle, trimestrielle, de vingt questions sur le bien-être subjectif.

Enquête sur les Ressources et Conditions de Vie des ménages

Cette enquête Statistique sur les Ressources et Conditions de Vie des ménages est une enquête annuelle de l’Insee. 16 000 logements sont concernés, avec une enquête en face-face sur les revenus, la situation financière et les conditions de vie des ménages. Il s’agit d’une enquête en panel tournant, renouvelé par neuvième chaque année avant 2019, part quart depuis.

En raison de l’important travail statistique requis pour sa mise en forme et la détermination des pondérations, elle est habituellement disponible dans l’année suivant celle de la collecte.

Les vagues que nous utilisons sont diffusées par Quetelet-Progedo (2010 à 2020). doi:10.13144/lil-0747, doi:10.13144/lil-0826, doi:10.13144/lil-0901, doi:10.13144/lil-0988, doi:10.13144/lil-1090, doi:10.13144/lil-1180, doi:10.13144/lil-1224, doi:10.13144/lil-1304, doi:10.13144/lil-1374, doi:10.13144/lil-1441, doi:10.13144/lil-1524

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