Les grands indicateurs du bien-être subjectifs sont stables en septembre, après une chute en juin. La satisfaction quant au travail a décroché par rapport à son niveau de 2024 pour le deuxième trimestre consécutif. Les perceptions de l’avenir, individuel comme collectif, continuent d’être dégradées.
Mathieu Perona, Cepremap
À la rentrée 2025, le bien-être général des Français était globalement au même niveau qu’à la rentrée 2024. Comme chaque trimestre, cette note détaille quelques éléments marquants de notre Tableau de bord en ligne.
Un bien-être général qui stagne
Les trois indicateurs-clef du bien-être subjectif sont stables ce trimestre, à un niveau comparable à celui de septembre 2024. La satisfaction de vie en général (Figure 1) et le sentiment de faire quelque chose qui a du sens (Figure 2) restent nettement au-dessus de leur niveau moyen de longue période, et le sentiment d’avoir été heureux la veille (Figure 3) légèrement au-dessus.



Les Français continuent à épargner
La part des ménages disant parvenir à épargner continue d’augmenter, tandis que la part de ceux qui tirent sur leurs réserves est stable (Figure 4).

La satisfaction à l’égard du niveau de vie (Figure 5) rebondit légèrement après sa chute du trimestre dernier, et reste proche de sa moyenne depuis 2016.

Faible satisfaction au travail
La vague de juin 2025 avait été marquée par un repli important de la satisfaction quant à son travail. Si l’appréciation des Français dans ce domaine remonte un peu en septembre (Figure 6), elle reste à un niveau inférieur à sa moyenne depuis 2016, et fortement en recul par rapport aux niveaux observés depuis 2022. Cette évolution est peut-être à mettre en relation avec une dégradation du marché du travail, qui réduit le pouvoir de négociation des salariés, dans un contexte de recul du télétravail sous la pression des employeurs.

La baisse de l’évaluation moyenne provient d’une diminution de la part des personnes très satisfaites de leur travail (réponses 9 et 10 sur l’échelle de 0 à 10), au profit d’une augmentation de la part des modalités 5, 6 et 7.
Avenir individuel et avenir collectif
Les perspectives individuelles restent plus pessimistes que la moyenne depuis 2016. (Figure 7). De même, l’indice synthétique de confiance des ménages de l’Insee, largement fondé sur les anticipations économiques des ménages, reste déprimé. L’écart entre ces deux indicateurs, qui ont divergé en 2022, reste stable : ce sont encore les aspects économiques qui semblent dicter les évolutions de l’appréciation de l’avenir.

L’évaluation de l’avenir collectif, à l’échelle de la prochaine génération en France, affiche son plus faible score depuis le début de l’enquête (Figure 8), et ce alors que la période de collecte des données s’est arrêtées au 15 juin, soit avant la chute du gouvernement de F. Bayrou et la période d’incertitude politique qui l’a suivie (encore en cours au moment de la rédaction de ces lignes).
