Le Bien-être des Français — Juin 2025

Note
Observatoire du bien-être

Les grands indicateurs du bien-être subjectif sont orientés à la baisse en juin : satisfaction dans la vie, niveau de vie, sens se replient par rapport au trimestre précédent. Le bien-être émotionnel résiste, à un niveau élevé, tandis que l’appréciation de l’avenir collectif, celui de la prochaine génération, reste dégradée.

Mathieu Perona, Cepremap

Le printemps 2025 est marqué par le recul de plusieurs grands indicateurs du bien-être en France : satisfaction en général, satisfaction quant à niveau de vie, perception de l’avenir se replient par rapport au trimestre dernier. Comme chaque trimestre, cette Note détaille quelques éléments saillants de notre Tableau de bord en ligne.

Un bien-être général qui stagne

Trois indicateurs-clefs du bien-être subjectif sont en recul ou stagnent ce trimestre : la satisfaction quant à sa vie en général (Figure 1) et le sentiment de faire quelque chose qui a du sens (Figure 2) reviennent à un niveau proche de celui d’il y a un an, et le sentiment d’avoir été heureux la veille (Figure 3) reste au même niveau que le trimestre dernier. Il faut toutefois noter que ces trois dimensions restent nettement au-dessus de leur niveau moyen depuis 2016.

Situation financière stable, mais insatisfaction sur le niveau de vie

Depuis trois trimestres, la part des ménages disant parvenir à épargner augmente, tandis que la part de ceux qui tirent sur leurs réserves est stable (Figure 4).

Figure 4

En revanche, la satisfaction à l’égard du niveau de vie (Figure 5) se replie fortement, passant en dessous de sa moyenne depuis 2016 pour la première fois depuis décembre 2023.

Travail et temps de vie

La satisfaction quant à son travail est en très fort repli ce trimestre, avec une moyenne de 6,9 contre 7,3 le trimestre dernier et 7,2 de moyenne depuis 2016. L’ampleur de cette baisse, liée à un recul de la part de toutes les notes supérieures à 7 sur l’échelle de 0 à 10 est surprenante. Il convient d’attendre la prochaine vague pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une fluctuation statistique exceptionnelle. Dans les domaines liés, la satisfaction quant à l’équilibre des temps de vie se replie également, mais de manière moins forte, puisqu’elle ne revient qu’à son niveau de l’an dernier.

Avenir individuel et avenir collectif

Les perspectives individuelles reculent (Figure 6). La satisfaction quant aux prochaines années revient au niveau de sa moyenne depuis le début de notre enquête, tandis que l’indice synthétique de confiance des ménages de l’Insee, largement fondé sur les anticipations économiques des ménages, reste déprimé. L’écart entre ces deux indicateurs, qui ont divergé en 2022, reste stable : ce sont encore les aspects économiques qui dictent les évolutions de l’appréciation de l’avenir.

Figure 6

L’évaluation de l’avenir collectif, à l’échelle de la prochaine génération en France, baisse à nouveau (Figure 7). Il faut rappeler que la période de collecte des données s’est arrêtées au 15 juin, soit avant la canicule qui a marqué la fin du mois.

Comme chaque trimestre, vous pouvez retrouver l’ensemble de nos indicateurs dans notre Tableau de bord en ligne.

Encadré : Un questionnaire qui évolue
Comme nous l’avions déjà fait en 2022, avec l’introduction de la question sur le pays d’élection et la suppression de celle sur l’exposition à l’agressivité, nous avons fait évoluer notre questionnaire ce trimestre. Nous avons ainsi mis fin à quatre questions :

  1. Sur les relations de travail, dont les réponses étaient très similaires à celles portant sur le travail lui-même.
  2. Sur la prochaine génération en Europe, similaire à celle sur la France, et dont il n’était pas clair que la nuance (prochaine génération en Europe hors France) soit bien comprise.
  3. Sur la santé subjective, présente dans de nombreuses enquêtes de santé publique régulières, où elle peut être mieux exploitée. Le peu de variation des réponses, même lors des périodes de confinement, montrait que les réponses moyennes évoluent peu en fonction de la conjoncture, y compris sanitaire.
  4. Sur le sentiment de sécurité dans son quartier, que nous avons exploitée dans plusieurs travaux, mais qui là aussi semble peu sensible à la conjoncture, et donc serait plus à sa place dans des enquêtes dédiées.

Nous avons ainsi pu rajouter quatre nouvelles questions, portant sur le sentiment de solitude, le fait de déjeuner ou de dîner seul, et sur le télétravail. Nous vous proposerons prochainement la première analyse de la première vague de réponses.