Notre note de mai dresse un panorama des évaluations subjectives que font les Français d’éléments-clef de leur vie et de la situation du pays. Nous mettons ces évaluations en regard de celles émises par les autres Européens. Nous signalons également deux articles co-écrits par des membres du réseau et publiés en mai – n’hésitez pas à nous signaler vos publications !
Vous êtes par ailleurs cordialement invité.e.s au 48 Bd. Jourdan le vendredi 28 juin prochain pour la présentation de l’ouvrage La Vie des couples après la retraite, par Nicolas Morreau et Elena Stancanelli.
Observatoire
Note de l’Observatoire du bien-être no2019-05 : La France et l’Europe
En regard du panorama publié en avril par l’INSEE, qui positionne la France par rapport aux autres pays européens sur une vaste gamme d’indicateurs objectifs, nous montrons comment la France se compare aux autres pays sur le plan des indicateurs subjectifs. Nous y retrouvons une illustration du paradoxe français : malgré une position objective souvent favorable ou, au pire, moyenne sur les indicateurs objectifs, les Français ont une évaluation assez sombre de leur situation et perspectives d’avenir.
Mathieu Perona, « La France et l’Europe», Observatoire du Bien-être du Cepremap, n°2019-05, 20 Mai 2019
Retirement and Unexpected Health Shock
L’article de Bénédicte Apouey, Cahit Guven et Claudia Senik est paru en mai dans Economics & Human Biology. Les auteurs mettent en évidence un effet du départ à la retraite sur les chocs non-anticipés sur l’état de santéL La retraite diminue la fréquence des surprises négatives et augmente celle des surprises positives.
“Retirement and Unexpected Health Shocks”, Bénédicte H.Apouey, CahitGuven, Claudia Senik, Economics & Human Biology, Volume 33, May 2019, Pages 116-123
https://doi.org/10.1016/j.ehb.2019.01.009
On Inequality‐Sensitive and Additive Achievement Measures Based on Ordinal Data
Abstract: This paper, following earlier work on the measurement of inequality when only ordinal information is available, proposes an axiomatic derivation of a new class of inequality‐sensitive and additive achievement measures. Use is then made of these indices to study health achievement in Europe, using information on self‐assessed health in 30 countries, based on the European Health Interview Survey (wave 2).
Apouey, B., Silber, J. and Xu, Y. (2019), “On Inequality‐Sensitive and Additive Achievement Measures Based on Ordinal Data”. Review of Income and Wealth, doi:10.1111/roiw.12427
Unequality and Happiness
L’Université de Luxembourg a mis en ligne une captation de la conférence d’Andrew Clark sur ce thème, donnée le 12 décembre 2018. Nous la publions également sur notre site, accompagnée du support de présentation.
Présentation de l’ouvrage La vie des couples après la retraite – Temps partagés et contraintes économiques
Vous êtes invité.e.s à la présentation de l’ouvrage de Nicolas Morreau et Elena Stancanelli, La vie des couples après la retraite – Temps partagés et contraintes économiques, le vendredi 28 juin, à 12h30, au 48 Boulevard Jourdan (Paris 14e), salle R1-07, à 12h30.
Outils pour la recherche
ORCID et DOI
Connaissez-vous bien ces deux identifiants ? L’ORCID constitue un numéro d’identification unique d’un chercheur, tandis que le DOI identifie de manière pérenne un document. L’un comme l’autre deviennent des éléments structurants de la manière dont est indexée la recherche. Pour vous rafraîchir la mémoire, le CNRS a publié début mai deux aide-mémoire.
Hypothes.is
Le service hypothes.is permet d’annoter publiquement des documents – par exemple des articles de recherche – et d’échanger sur les annotations. Cela fonctionne sur l’importe quel document que vous ouvrez dans votre navigateur, et passe par un plug-in in de celui-ci. Le projet hypothes.is fonctionne sur un mode ouvert, avec un logiciel libre et une structuration à but non lucratif.
L’article ci-dessous détaille les objectifs et enjeux du projet.
Bertino, A.C.; Staines, H. “Enabling a Conversation Across Scholarly Monographs through Open Annotation”. Preprints, 2019, 2019050166 (doi: 10.20944/preprints201905.0166.v1)
Scite.ai
Nous nous sommes habitués à évaluer l’importance d’un article scientifique au nombre de ses citations. Bien entendu, nous savons tous que cela donne beaucoup de poids à des articles cités non pas pour leur apport, mais parce qu’ils sont contestés ou réfutés. L’outil Scite.ai cherche à améliorer la visibilité sur la teneur des citations d’un article, en déterminant, au moyen d’algorithmes et d’un reseau d’experts la teneur des citations d’un article. Exemple.
Si l’idée est intéressante, il semble toutefois dommage que ce qui pourrait être une fonction importante d’exploration de la littérature scientifique repose sur des algorithmes propriétaires et un réseau opaque.
Vu sur le Web
A Waste of 1,000 Research Papers
La nouvelle a secoué le domaine à la rencontre de la génétique et de la psychologie : une étude pionnière de 1996, liant un gêne au risque de dépression, a été infirmée par une étude de grande ampleur récemment publiée. Il s’agit certes d’un épisode courant dans la recherche, mais dans ce cas précis, le papier de départ avait donné lieu à une très vaste littérature pour essayer de comprendre les canaux liant l’expression du gène à la dépression. Plus inquiétant pour la communauté, le rythme de publication de papiers sur ce thème s’est accentué après la publication des premières analyses relevant les faiblesses de l’étude originale ; celle-ci mettait en particulier en évidence un effet dont l’ampleur était peu plausible au regard du faible effectif de l’échantillon, suggérant la possibilité d’une anomalie statistique.
The Atlantic retrace cet épisode, qui constitue un avertissement supplémentaire quant aux précautions à prendre face à des effets spectaculaires, et l’importance de la reproduction des expériences avant de se lancer dans des travaux qui en dérivent.
Ed Yong, “A Waste of 1,000 Research Papers”, The Atlantic, 17 May 2019.
SURE: Series of Unsurprising Results in Economics
Cette initiative serait amusante si elle ne pointait pas douloureusement sur un des principaux bais de publication dans le domaine : la focalisation sur des effets contre-intuitifs ou surprenants, au détriment de la confirmation d’effets allant dans le sens de l’intuition, mais pas pour autant démontrés. Le premier article publié est un modèle du genre, puisqu’il décrit en plus un résultat nul : intensifier l’information donnée aux étudiants pour les inciter à valider l’intégralité de leurs cours prévus sur le semestre n’a pas d’effet mesurable dans le contexte de l’expérience réalisée.
Comment bâtir une société de la confiance ?
Nous avons eu régulièrement l’occasion de souligner dans nos publication le rôle-clef de la confiance interpersonnelle dans l’essort du populisme en France. Pour aller au-delà de ce constat d’une montée de la défiance, le Behavioral Insights Team lance deux projets, dont un en milieu scolaire, pour favoriser une société plus inclusive.
Broadening the Nature of Behavioral Design
Les approches comportementales ont gagné en visibilité et en légitimité au cours de la dernière décennie. Le risque, souligne Ruth Schmidt dans cet essai, est de s’enfermer dans les familles de problèmes pour lesquels ces approches ont fait leurs preuves. Il s’agit souvent de problèmes en bout de chaîne d’un processus, qui peuvent laisser entières les difficultés amont ou aval. Par exemple, un recrutement plus diversifié, par le biais d’auditions en aveugle, n’a semble-t-il pas beaucoup contribué à réduire l’écart de rémunération entre hommes et femmes dans les grands orchestres. De manière similaire, la souscription automatique à un plan d’épargne retraite (les 401k aux États-Unis) présuppose un emploi stable et des salaires versés par virement bancaires, ce qui exclut la part la plus vulnérable de la population. Face à ce risque, argumente l’auteur, il faut que les approches comportementales acceptent d’affronter des problèmes plus complexes, avec des variables multiples, et que les praticiens soient conscients de la manière dont leurs propres biais affectent la sélection des questions qu’ils coisissent de traiter.
“Broadening the Nature of Behavioral Design”, Ruth Schmidt, Behavioral Scientist, April 23, 2019
How important are Personal Ties, Trust and Tolerance for Life Satisfaction in Europe?
Abstract: Many argue that the rise in populist support in Europe and elsewhere stems from people feeling marginalised, distrustful and generally dissatisfied. Against a backdrop of populism, this paper aims to examine the relationship between social capital and life satisfaction using data on 21,000 individuals from 14 European countries obtained from the Life in Transition Survey (2016). Specifically, we test the empirical significance of a novel social capital-wellbeing conceptual framework that incorporates three key dimensions of personal social capital; (i) structural (personal ties), (ii) cognitive (trust) and (iii) tolerance. This latter aspect is the most novel addition of this research to the theoretical and empirical literature as we argue that tolerance acts as a bridging mechanism between trust and ties in affecting overall wellbeing. Using ordered probit models the paper estimates the effect of social capital on life satisfaction by using an index for aggregate personal social capital, as well as separate indices for structural social capital, cognitive social capital and tolerance. The analysis also examines the interaction effects of social capital with individual and place characteristics of respondents. Among the results we find that strong structural ties with friends and family and being a tolerant, trusting individual improves life satisfaction. Of the social capital indicators, we find that trust in institutions has the largest marginal effect on life satisfaction. Also, interaction effects indicate that social capital could be a key ingredient in overcoming income inequalities, health inequalities and spatial inequalities at the individual level. We conclude that societies that fail to invest in social capital may be more politically unstable or more susceptible to widespread intolerance, distrust and ultimately discontent.
Crowley, Frank & Walsh, Edel, 2018. “How important are Personal Ties, Trust and Tolerance for Life Satisfaction in Europe?,” SRERC Working Paper Series SRERCWP2018-1, University College Cork (UCC), Spatial and Regional Economic Research Centre (SRERC).
Child penalties across countries: Evidence and explanations
Abstract: Despite considerable convergence over time, substantial gender inequality persists in all countries. This column examines the labour market consequences of having children for women and men in six developed countries that span a wide range of policies and norms. The analysis reveals some striking similarities across countries, but also sharp differences in the magnitude of the effects. It goes on to discuss the potential role of family policies and gender norms in explaining the cross-country evidence.
“Child penalties across countries: Evidence and explanations”, Henrik Kleven, Camille Landais, Johanna Posch, Andreas Steinhauer, Josef Zweimüller, VoxEU, 14 May 2019
Time Use, Unemployment, and Well-Being: An Empirical Analysis Using British Time-Use Data
Abstract: We use nationally representative data from the UK Time-Use Survey 2014/2015 to investigate how a person’s employment status is related to time use and cognitive and affective dimensions of subjective well-being. We find that unemployed persons report substantially lower levels of life satisfaction than employed persons. When looking at specific types of activities, the unemployed enjoy most of the activities they engage in less than the employed. However, the employed consider working to be one of the least enjoyable activities. They also spend a large share of their time at work and with work-related activities, while the unemployed spend more time on leisure and more enjoyable activities instead. When looking at duration-weighted average affective well-being over the entire waking time of the day, our results suggest that the benefit of having to spend less time at work outweighs the negative emotional effect of unemployment during leisure episodes, such that the unemployed experience, on average, more enjoyment during the day than the employed.
Hoang, Thi Truong An and Knabe, Andreas, “Time Use, Unemployment, and Well-Being: An Empirical Analysis Using British Time-Use Data” (2019). CESifo Working Paper No. 7581. Available at SSRN: https://ssrn.com/abstract=3368525
Work–Life Balance and Life Satisfaction in OECD Countries: A Cross-Sectional Analysis
Abstract: Work–life balance, as an effort to achieve a balance between work and personal (family) life, has been a key area of concern in labor policies since the early 2000s. One factor contributing to this trend is the implicit assumption that implementing a work–life balance policy increases people’s life satisfaction. The association between work–life balance and life satisfaction, however, is not self-evident. In this article, we investigate the effect of work–life balance on life satisfaction using data on men and women in OECD countries. A cross-sectional analysis suggests that implementing work–life balance policy leads to the improvement of life satisfaction for both men and women. However, the work–life balance elasticity of life satisfaction—the percentage change in life satisfaction in response to a 1% change in the level of work–life balance—is greater for men than for women. Conventionally, work–life balance issues have predominantly been thought to concern women rather than men. The present results imply that institutional design that adequately incorporates the work–life balance of both men and women is important for increasing life satisfaction.
Noda, H. J Happiness Stud (2019). https://doi.org/10.1007/s10902-019-00131-9
Older Adults’ Mental Health in China: Examining the Relationship Between Income Inequality and Subjective Wellbeing Using Panel Data Analysis
Although people in China are experiencing rapid economic growth, higher income, and better living standards, the level of subjective wellbeing has not risen correspondingly. According to the ‘Easterlin Paradox’, economic growth does not necessarily bring about improvement in wellbeing, because an important part of happiness comes from making comparisons. This study investigates the relationship between income inequality and subjective wellbeing in China, focusing on older adults between 60 and 90 years. Empirical evidence is drawn from the Chinese Health and Nutrition Survey 2006, 2009, and 2011 waves. Using county-level fixed-effects estimation, the analyses show that generally, income inequality is negatively associated with subjective wellbeing, net of individual income. The association between inequality and wellbeing varies between people with rural or urban household registration status, and between people ranked within different income deciles. The association between inequality and wellbeing is stronger for people with urban household registration status, and for people ranked within higher income deciles.
Bakkeli, N.Z. J Happiness Stud (2019). https://doi.org/10.1007/s10902-019-00130-w
Buffering Effects for Negative Life Events: The Role of Material, Social, Religious and Personal Resources
Abstract: The changes in subjective wellbeing experienced following negative life events can be buffered by various types of resources. In the present article, we compare the influences of material, religious, social and personality resources using the Swiss Household Panel in a unified framework. Fixed effects regression models are estimated for four negative life events: separation, death of a closely related person, unemployment and disability. Buffering effects are estimated by interacting time since the event with the amount of resources. Religious resources show the strongest buffering whereas material resources do not seem to buffer consequences of negative life events. Social and personality resources present mixed results.
Kuhn, U. & Brulé, G. J Happiness Stud (2019) 20: 1397. https://doi.org/10.1007/s10902-018-9995-x
Advertising as a Major Source of Human Dissatisfaction: Cross-National Evidence on One Million Europeans
Abstract: Advertising is ubiquitous in modern life. Yet might it be harmful to the happiness of nations? This paper blends longitudinal data on advertising with large-scale surveys on citizens’ well-being. The analysis uses information on approximately 1 million randomly sampled European citizens across 27 nations over 3 decades. We show that increases in national advertising expenditure are followed by significant declines in levels of life satisfaction. This finding is robust to adjustments for a range of potential confounders including the personal and economic characteristics of individuals, country fixed-effects year dummies, and business-cycle influences. Further research remains desirable. Nevertheless, our empirical results are some of the first to be consistent with the hypothesis that, perhaps by fostering unending desires, high levels of advertising may depress societal well-being.
Michel, Chloe & Sovinsky, Michelle & Proto, Eugenio & Oswald, Andrew J., 2019. “Advertising as a Major Source of Human Dissatisfaction: Cross-National Evidence on One Million Europeans,” CAGE Online Working Paper Series 397, Competitive Advantage in the Global Economy (CAGE).
Les auteurs en ont donné une synthèse pour VoxEU. Comme ce n’est pas évident dans le résumé de leurs travaux, la source de données sur le bien-être subjectif qu’ils mobilisent est l’Eurobaromètre.
Does Having Children Bring Life Satisfaction in Europe?
Abstract: This study investigates the effect of having children on parents’ life satisfaction and happiness in Europe. We utilize four waves of the European Values Survey (EVS) from 1981 to 2008. To identify causality, we use instrumental variables estimation. We exploit time and country level variation in five family policies as instruments for having children. For parents who have had children due to the generosity of family policies, having children increases parent’s life satisfaction by 0.33–0.41 points on a 10 point scale. This effect is significantly more pronounced when parents are over the age of 50. Yet, children’s effects on life satisfaction and happiness is negative for single and full-time working parents. The positive effect of having children on life satisfaction and happiness has substantially eroded over the EVS waves which explains the reductions in the fertility rate in Europe.
Ugur, Z.B. J Happiness Stud (2019). https://doi.org/10.1007/s10902-019-00135-5