Newsletter de l’Observatoire du Bien-être n°17 – Février 2019

Depuis la mi-janvier, le flux d’actualités sur le bien-être subjectif a été assez dense. Qu’il s’agisse de l’IZA, qui analyse les réformes du marché du travail sous l’angle du bien-être subjectif, ou de l’ONS qui lance un nouveau tableau de bord du bien-être des ménages, les métriques subjectives gagnent en visibilité et en légitimité dans la sphère publique européenne. De notre côté, nous allons publier très prochainement une série de notes sur le mal-être que traduit le mouvement des Gilets Jaunes.

Vous êtes par ailleurs cordialement invité.e.s au 48 Bd. Jourdan le vendredi 15 mars prochain pour la présentation de l’Opuscule no49, Competition Between Hospitals.

Observatoire

Well-being through the lens of the internet

Cet article, que nous avions proposé en document de travail du Cepremap (n°1605) est désormais publié, en accès libre, par PLOS ONE !

Algan Y, Murtin F, Beasley E, Higa K, Senik C (2019) Well-being through the lens of the internet. PLoS ONE 14(1): e0209562. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0209562

Migrations de la satisfaction de vie

Dans ce rapide billet, nous montrons que le panel du dispositif SRCV fait apparaître de nombreuses migrations dans les déclarations de satisfaction de vie d’une année à l’autre.

Migrations de scores de satisfaction de vie dans le panel SRCV, 2011-2016

Tableau de bord du bien-être, édition UK

En complément de son tableau de bord national, l’Office for National Statistics a publié début février un tableau de bord du bien-être individuel et économique des ménages, assis sur un autre ensemble d’indicateurs.

Richard Tonkin, Head of Household Income & Wealth, explique les motivations de ce nouveau tableau de bord.

Opuscule Competition Between Hospitals

Brigitte Dormont et Carine Milcent présenteront le vendredi 15 mars prochain l’Opuscule du Cepremap no49, Competition Between Hospitals. Vous pouvez consulter la page de l’ouvrage et vous inscrire pour la présentation (12h30 – 14h00, salle R1-07, 48 Bd. Jourdan, Paris 14e) auprès d’Eugénie Fernandes (eugenie.fernandes@cepremap.org).

Gestion des données de recherche

La délégation Paris-Centre du CNRS et l’EHESS organisent le 16 avril 2019 une journée de formation à la rédaction des Data Management Plan (DMP) pour la valorisation en sciences humaines et sociales, outils incontournable de planification du cycle de vie des données de la recherche.

Inscriptions avant le 25 mars 2019 :

https://evento.renater.fr/survey/formation-recherche-shs-et-science-ouverte-bo2vitmn

Vu sur le Web

Happiness Matters: Productivity Gains from Subjective Well-Being

Au niveau micro, l’idée que les salariés plus heureux sont plus productifs s’est depuis plusieurs années diffusées dans les discours de ressources humaines, et parfois dans les pratiques. Cet article apparie les mesures de bien-être de l’European Social Survey et les mesures de productivité totale des facteurs de la base macro-économique de la Commission européenne (AMECO) pour déterminer si un effet similaire peut être identifier au niveau macro : les pays les plus heureux sont-ils aussi les plus productifs ?

“Happiness Matters: Productivity Gains from Subjective Well-Being”, DiMaria, C.H., Peroni, C. & Sarracino, F. J Happiness Stud (2019). https://doi.org/10.1007/s10902-019-00074-1

Early Edutainment: The Behavioral Scientist’s Guide to Fairy Tales

Que se passe-t-il quand une spécialiste des sciences comportementales analyse les contes de fées à la lumière de son expérience et les met en relation avec les pratiques actuelles d’edutainment ? Ce genre d’article, qui révèle au passage l’ampleur du recouvrement entre les outils conceptuels des sciences comportementales et ceux de la critique littéraire.

Early Edutainment: The Behavioral Scientist’s Guide to Fairy Tales”, Elspeth Kirkman and Michael Hallsworth, Behavioral Scientist, January 24, 2019

How the next recession could save lives

Au-delà de son titre un peu trompeur, cet article met en évidence des effets contrastés (et anti-redistributifs) des récessions sur la santé des population des pays développés. Lors des récessions, la santé des plus précaires se dégrade, et les suicides augmentent. Mais on peut également mettre en évidence que des personnes ou des ménages touchés réduisent leurs comportements à risque (consommation d’alcool ou de tabac), tandis que le ralentissement de l’activité économique réduit les accidents du travail, de la circulation ainsi que la pollution.

Il serait probablement intéressant de mettre ces constats en parallèle avec une étude de l’effet distributif des récessions sur le bien-être subjectif.

Lynne Peeples, “How the next recession could save lives”, Nature 565, 412-415 (2019), doi: 10.1038/d41586-019-00210-0

No More FOMO: Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression

Nouvelle étude sur les conséquences de l’utilisation des réseaux sociaux. Chez des étudiants américains (U. Penn.), la limitation de l’utilisation des réseaux sociaux réduit le sentiment d’isolement et la dépression. Par ailleurs, le simple fait de prendre conscience de son utilisation des réseaux sociaux réduit l’état d’anxiété général ainsi que la peur de manquer quelque chose (Fear Of Missing Out).

Melissa G. Hunt, Rachel Marx, Courtney Lipson, and Jordyn Young (2018). “No More FOMO: Limiting Social Media Decreases Loneliness and Depression.” Journal of Social and Clinical Psychology: Vol. 37, No. 10, pp. 751-768. https://doi.org/10.1521/jscp.2018.37.10.751

Sur le même sujet, un autre article met également en évidence une augmentation du bien-être subjectif chez des utilisateurs payés pour désactiver leur compte pendant un mois. De manière intéressante, les intéressés se déclarent plus heureux et se relèvent moins polarisés dans leurs positionnement politique, mais continuent de demander une compensation significative pour accepter de poursuivre l’expérience. On peut en lire un compte-rendu par Cass Sunstein pour Bloomberg.

Hunt Allcott, Luca Braghieri, Sarah Eichmeyer, and Matthew Gentzkow, “The Welfare Effects of Social Media”, January 27, 2019

Scaling Down Inequality: Reducing Gender Bias in Evaluations

Cet article (à paraître dans l’American Sociological Review) interroge les conséquences des choix d’échelle sur l’expression de biais dans les évaluations. Exploitant un changement dans l’échelle de notation des enseignants, il relève qu’un important gender gap dans les évaluations sur une échelle à 10 positions disparaît lorsque celle-ci est remplacée par une échelle à six positions.

Rivera, Lauren A., and András Tilcsik. 2019. “Scaling down Inequality: Reducing Gender Bias in Evaluations.” SocArXiv. January 25. doi:10.31235/osf.io/j2tw9.

Happiness as a guide to labor market policy

Comment évoluent nos évaluations des politiques publiques quand on prend sérieusement le bien-être comme objectif ? C’est à cet exercice que se livre cet article publié par l’IZA. Il dresse un panorama des principaux leviers de politique publique concernant le marché du travail, et en déroule les conséquences en termes de bien-être.

Ne manquez pas l’Evidence Map au bas de l’article, qui positionne sur une carte les éléments de bibliographie et de données mobilisés dans l’article.

Ritzen, J. “Happiness as a guide to labor market policy”. IZA World of Labor 2019: 149 doi: 10.15185/izawol.149.v2

Air pollution may be affecting how happy you are

Les preuves s’accumulent que la pollution atmosphérique a un impact négatif sur le bien-être subjectif. Un récent article paru dans The Conversation rappelle l’article paru en 2009 dans The Economic Journal, qui croisait l’installation de dispositif anti-pollution dans les usines allemandes et les observations du German Socio-Economic Panel, et signale la récente publication dans Nature Human Behavior d’un article fondé sur l’analyse de sentiment sur le réseau chinois Weibo, relançant l’idée d’utiliser les réseaux sociaux comme mesure en temps réel du bien-être subjectif.

Peter Howley, “Air pollution may be affecting how happy you are”, The Conversation, January 30th, 2019.