Newsletter de l’Observatoire du Bien-être n°38 – Janvier 2021

Toute l’équipe de l’Observatoire vous présente ces meilleurs vœux pour 2021. Alors qu’arrivent les premiers vaccins, nous espérons que cette nouvelle année verra un intérêt renouvelé pour la mesure du bien-être subjectif et la mise en place de politiques publiques informées par ces indicateurs.

Nous vous rappelons que vous êtes toutes et tous invité.e.s à deux présentations en ligne d’ouvrages de la collection des Opuscules ce mois-ci :

  • Le 22 janvier, 12h30, Nicolas Jacquemet, Stéphane Luchini et Antoine Malézieux présenteront Comment lutter contre la fraude fiscale, qui fait le point sur la manière dont l’économie comportementale apporte de nouvelles solutions à ce problème ancien.
  • Le 29 janvier, 12h30, Fanny Henriet et Katheline Schubert présenteront Transition énergétique : objectif ZEN, sur les leviers à mobiliser pour la transition vers une économie à zéro émissions nettes de gaz à effet de serre.

Les informations de connexion seront publiées prochainement sur le site du CEPREMAP

Consultations citoyennes : qui parle, qui se tait ? Le rôle de la confiance interpersonnelle

Clément Herman a consacré son mémoire de M2 à la manière dont la confiance interpersonnelle influe sur la participation aux dispositifs ouverts de consultation publique. Mettant en regard une simulation des conditions locales de la confiance inspirée des travaux de l’Observatoire et les taux de participation au Grand débat national ainsi que des données expérimentales, il met en évidence une plus grande propension à participer des personnes les plus confiantes. Les personnes les plus confiantes ont ainsi plus tendance à participer, fournissent des contributions plus longues. Le contenu des contribution lui-même est naturellement affecté. Ce résultat interroge la capacité de ces dispositifs à refléter les opinions des publics les plus défiants – notamment les Gilets jaunes ou les électeurs du Rassemblement national.

Résumé sur le site de PSE.

Une nouvelle génération de revues de littérature

Le rythme des publications fait que l’exercice de la revue de littérature devient une course contre la montre. Sitôt publiée, elle semble déjà dépassée. Prenant acte de ce constat ainsi que du succès de l’encyclopédie collaborative Wikipédia, VoxDev, un projet du CEPR, a lancé la plate-forme VoxDevLits.

L’idée de ce projet est de construire des revues de littératures dynamiques, chacune enrichie par une large équipe de scientifiques, coordonnée par quelques co-éditeurs. La plate-forme recherche des volontaires pour coordonner ou contribuer à ce qui pourrait constituer un bien public fondamental pour la recherche.

https://voxdev.org/topic/methods-measurement/launching-voxdevlits

WISE

Si vous avez raté la conférence de lancement du Centre on Well-being, Inclusion, Sustainability and Equal Opportunity (WISE), l’OCDE a mis en ligne un condensé de l’événement.

Visualiser les réseaux de publication en économie

Depuis 2011, l’infrastructure RePEc fournissait une interface, CollEc, pour visualiser et analyser les réseaux de la recherche économie, tels qu’on peut les appréhender par les co-écritures. En décembre 2020, l’outil a été intégralement ré-écrit afin de l’amener au niveau des outils actuels de visualisation de données. Pour chaque auteur dont une publication est renseignée dans RePEc, il est possible de calculer différents degrés de centralité, de visualiser le réseau de co-auteurs ou de calculer le plus court chemin entre deux auteurs.

10 ans d’observation de l’isolement relationnel

Résumé : En janvier 2020, plus de sept millions de personnes résidant en France sont en situation d’isolement relationnel. Les travaux entrepris par la Fondation de France sur le sujet depuis dix ans montrent une progression de ce phénomène au sein de la société, non seulement par son ampleur, mais aussi par sa diffusion dans des catégories sociales auparavant moins touchées par l’isolement. Si les ménages modestes et les personnes âgées restent la cible privilégiée de l’isolement relationnel, les classes moyennes supérieures et les jeunes sont également de plus en plus concernés par le sujet. Dans un contexte de hausse des dépenses contraintes, les individus aux budgets serrés voient leurs marges de manœuvre se réduire pour les dépenses liées aux loisirs, aux vacances ou encore aux sorties. Les isolés, plus souvent précaires, disposent également de conditions de logement moins favorables, rendant plus difficile les possibilités de recevoir du monde chez soi. En 2020, deux enquêtes ont été réalisées. La première entre décembre 2019 et janvier 2020, à l’aube de la crise sanitaire et la deuxième entre avril et mai 2020, alors que la population était confinée.

Solen Berhuet, Lucie Brice Mansencal, Lucie Etienne, Nelly Guisse, Sandra Hoibian, « 10 ans d’observation de l’isolement relationnel: un phénomène en forte progression – Baromètre ‘Les solitudes en France – édition 2020’ », Sourcing Crédoc N°Sou2020-4784, décembre 2020.

Covid-19

SHARE : pré-publication de la vague spéciale Covid

Le Consortium SHARE a publié le 17 décembre dernier une première version de la vague spéciale de son enquête, organisée afin de mieux connaître les conséquences de l’épidémie sur les plus de 50 ans.

Geography of COVID-19 outbreak and first policy answers in European regions and cities

Exploitant les différences de mortalité liées à l’épidémie de Covid-19 au niveau européen, les auteurs de ce travail mettent en évidence qu’un niveau moyen d’éducation plus élevé est associé à une plus faible mortalité. Ils interprètent ce résultat comme reflétant un plus grand niveau de confiance dans les institutions, entraînant un meilleur respect des consignes sanitaires.

Mounir Amdaoud, Giuseppe Arcuri, Nadine Levratto, Marianna Succurro, Damiana Costanzo. Geography of COVID-19 outbreak and first policy answers in European regions and cities. 2020. ⟨halshs-03046489⟩

Présentation pour The Conversation.

Lu sur le web

Winning and Losing Democratic Elections: Effects on Political and Social Attitudes and Subjective Well-Being

Abstract: In democracies, losing free and fair elections is a normal part of politics, and the consent of losers is needed for the survival of democratic government itself. But being on the losing side of the electoral contest can trigger important changes in the political and social attitudes, and even in the life outlook and subjective well-being of citizens. Based on individual-level survey data from 25 European countries and two time periods (2012 and 2018), we show that there is a significant gap between people who have voted for the parties in government and the losers of democratic elections when it comes to a wide set of political attitudes, including political trust, perceived efficacy and importance of government responsiveness and perceptions about how politics and government work. We also find that the gap between winners and losers extends to social trust, country attachment, feeling happy, healthy, safe, and optimistic, life satisfaction and perceived place in society. Most of these effects are greater in new democracies and for citizens with strong partisan attachments, some are bigger for men, and many are mediated by satisfaction with the government. Losing elections is hard for politics, but it could also be hard for the soul.

Toshkov, D., & Mazepus, H. “Winning and Losing Democratic Elections: Effects on Political and Social Attitudes and Subjective Well-Being”, OSF Preprints, 14 Dec. 2020.

Dans les DOM, une insatisfaction plus fréquente vis-à-vis des conditions matérielles amoindrit la satisfaction dans la vie

Résumé : En 2018, les personnes âgées de 16 ans ou plus vivant dans les DOM historiques (Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion) se déclarent moins souvent satisfaites de la vie qu’elles mènent actuellement que celles de France métropolitaine. Les habitants de La Réunion expriment un degré de satisfaction plus élevé que dans les autres DOM. Dans tous les territoires, le niveau de satisfaction dans la vie dépend avant tout de l’appréciation de sa situation financière et de ses conditions de logement. Une moindre satisfaction vis-à-vis de ces éléments dans les DOM explique en partie l’écart avec la métropole. Indépendamment des conditions matérielles, l’appréciation de ses loisirs et de ses relations personnelles contribue également au bien-être. L’état de santé ressenti, hormis s’il est très mauvais, a une incidence moindre sur la satisfaction globale.

Ludovic Audoux, Claude Mallemanche, « Dans les DOM, une insatisfaction plus fréquente vis-à-vis des conditions matérielles amoindrit la satisfaction dans la vie », Insee Focus, 220, 16/12/2020.