Entre 2001 et 2021, le taux de suicide aux États-Unis a bondi de plus de 30%. Cette hausse s’est produite dans un contexte d’expansion rapide d’Internet et des réseaux sociaux, dont l’influence sur la santé mentale fait l’objet de débats récurrents, notamment en lien avec le cyberharcèlement, la comparaison sociale, la baisse d’estime de soi et l’exposition à des contenus d’automutilation.
Cette note propose d’abord une synthèse des principaux enseignements de la littérature scientifique sur le lien entre réseaux sociaux et suicide. Si de nombreuses études mettent en évidence une corrélation entre l’activité sur les réseaux sociaux et les comportements ou pensées suicidaires, il reste difficile de déterminer si l’usage de ces plateformes constitue une cause directe du risque suicidaire, ou si ce sont des dynamiques préexistantes, indépendantes des réseaux sociaux, qui conduisent certains utilisateurs à y passer davantage de temps. Par ailleurs, les réseaux sociaux peuvent également avoir des effets positifs, en facilitant le soutien social, la prévention du suicide et l’accès à des ressources d’aide psychologique.
C’est dans cette perspective que nous présentons les résultats d’une nouvelle approche permettant d’aller au-delà de la simple corrélation. En exploitant la diffusion géographique quasi exogène de Twitter aux États-Unis, nous montrons qu’il n’existe aucun impact significatif du développement de Twitter sur la mortalité par suicide aux États-Unis. Bien que ces conclusions ne puissent être généralisées à l’ensemble des plateformes — ce qui est vrai pour Twitter à une période donnée ne l’est pas nécessairement pour TikTok, Instagram ou pour le X d’Elon Musk —, elles invitent à nuancer le débat public : tous les réseaux sociaux ne sont pas nécessairement néfastes, et il est crucial d’analyser l’hétérogénéité de leurs effets selon les contextes, les usages et les populations concernées.
Thomas Renault, Université Paris-Saclay, Cepremap
Publié le 01/12/2025
Introduction
Entre 2001 et 2021, le taux de suicide ajusté selon l’âge aux États-Unis est passé de 10,7 à 14,1 décès pour 100 000 habitants, soit une hausse de 31,8% en vingt ans. Cette période coïncide avec le développement rapide d’Internet et des réseaux sociaux et de nombreuses enquêtes et études transversales suggèrent que les utilisateurs intensifs de ces plateformes présentent plus fréquemment des symptômes d’anxiété et de dépression (Ortiz-Ospina 2024; Twenge and Campbell 2019; Lee et al. 2022).
Deux grands mécanismes sont souvent avancés pour expliquer comment les réseaux sociaux pourraient contribuer à une hausse des taux de suicide : (1) l’exposition à des contenus nocifs et (2) un usage excessif ou problématique (Abbasi 2023).
Concernant l’exposition au contenu, les réseaux sociaux peuvent accroître le risque suicidaire en facilitant le cyberharcèlement (Luxton, June, and Fairall 2012) et en amplifiant certains effets psychologiques négatifs tels que l’insatisfaction corporelle, la comparaison sociale ou la baisse de l’estime de soi, particulièrement marquée chez les adolescentes. Plusieurs travaux soulignent aussi un effet de contagion, appelé effet Werther, selon lequel la médiatisation d’un suicide — notamment lorsqu’elle implique une personnalité connue — peut entraîner une augmentation des suicides dans la population. L’exposition à des contenus d’automutilation est également liée à davantage de pensées suicidaires et de détresse émotionnelle (Arendt, Scherr, and Romer 2019).
S’agissant de l’usage problématique, la conception même des réseaux sociaux vise à maximiser l’engagement des utilisateurs, favorisant ainsi des comportements de dépendance. Cette utilisation excessive est associée à des troubles du sommeil (Levenson et al. 2016), eux-mêmes reconnus comme un facteur de risque de suicide (Wilfred, Pinquart, and Conner 2012). Par ailleurs, le phénomène de fear of missing out (peur de manquer quelque chose), intensifié par l’usage continu des réseaux, est corrélé à des niveaux plus élevés de dépression, d’anxiété et de névrosisme (Fioravanti et al. 2021), autant de conditions identifiées dans la littérature comme facteurs de risque suicidaire. Dans certains cas extrêmes, des décès ont été directement liés à la participation à des défis dangereux et de pactes suicidaires (Dyer 2022).
Cependant, les réseaux sociaux ne sont pas uniquement associés à des effets délétères. Ils peuvent aussi jouer un rôle protecteur, en facilitant l’accès à des ressources de santé mentale, à des dispositifs de prévention du suicide ou à des communautés de soutien entre pairs. Les effets peuvent donc varier selon la nature des interactions et le type de plateforme.
Un défi majeur dans l’analyse de ces phénomènes réside dans l’établissement de la direction de la causalité : il est difficile de savoir si l’usage intensif des réseaux sociaux provoque des troubles psychologiques, ou si les personnes déjà fragilisées psychologiquement se tournent davantage vers ces plateformes (Sabatini 2023). Cette ambiguïté rend complexe toute tentative d’isoler l’effet propre des réseaux sociaux sur le risque suicidaire.
De la corrélation à la causalité
Un certain nombre d’études ont mis en évidence une corrélation entre l’activité sur les réseaux sociaux et le taux ou les pensées suicidaires. Par exemple, (Jashinsky et al. 2014) trouvent une forte corrélation entre la fréquence des tweets liés au suicide et les taux de suicide par État aux États-Unis. De même, (Won et al. 2013) montrent que le contenu lié au suicide sur les réseaux sociaux en Corée est associé à la fréquence nationale des suicides. (Fahey, Matsubayashi, and Ueda 2018) ont analysé près d’un million de tweets relatifs à des suicides très médiatisés au Japon et montré que les réactions émotionnelles observées sur Twitter étaient associées à une hausse mesurable des taux de suicide. Si ces études sont utiles pour identifier les individus à risque ou pour prévoir les taux agrégés de suicide, elles restent limitées dans leur capacité à établir une causalité. Elles ne permettent pas de savoir si le contenu reflète un risque sous-jacent, y contribue activement, ou lui est simplement corrélé en raison de facteurs confondants non observés. De nombreuses études basées sur des enquêtes ont également documenté une relation entre réseaux sociaux et santé mentale ou comportements suicidaires. Par exemple, en utilisant deux enquêtes représentatives auprès d’adolescents américains, (Twenge et al. 2018) montrent que ceux qui passent plus de temps sur les écrans (y compris les réseaux sociaux) présentent plus souvent des symptômes dépressifs élevés. (Riehm et al. 2019) utilisent une étude longitudinale et montrent que les adolescents passant plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux présentent un risque accru de troubles mentaux. Cependant, une méta-analyse récente de (Ferguson et al. 2024) conclut que l’usage des réseaux sociaux ne prédit pas les troubles mentaux et appelle à la prudence dans l’interprétation des résultats existants.
Les enquêtes présentent des avantages : elles permettent de collecter des données riches et déclaratives, concernant de larges populations, de mener des analyses détaillées par sous-groupes, et d’obtenir des informations sur les comportements et les perceptions. Mais elles sont souvent limitées dans leur capacité à identifier des relations causales : même avec de nombreux contrôles, le risque de confusion ou de causalité inverse demeure élevé. L’absence fréquente de pré-enregistrement accroît aussi le risque de biais de publication et d’effets surestimés (Ferguson et al. 2024).
Dans une vaste revue de la littérature, (Haidt and Twenge 2023) concluent que les preuves d’un effet causal des réseaux sociaux sont mitigées. Les divergences entre études proviennent de différences méthodologiques (études transversales, longitudinales ou expérimentales), de mesure (temps d’écran, usage d’Internet, réseaux spécifiques…), de variables étudiées (bien-être, dépression, suicide…), ou encore d’hétérogénéité entre groupes (jeunes/adultes, hommes/femmes, utilisateurs intensifs/légers…). Les études les plus proches de notre cadre, utilisant des approches causales (expériences naturelles ou contrôlées), trouvent en général un effet négatif des réseaux sociaux sur le bien-être. Par exemple, (Allcott et al. 2020) montrent dans une expérience randomisée que l’usage de Facebook réduit le bien-être auto-déclaré. De même, (Braghieri, Levy, and Makarin 2022) identifient un effet négatif à partir de l’introduction progressive de Facebook dans les universités américaines. Bien qu’il existe un lien entre bien-être, dépression et pensées suicidaires (Lew et al. 2019), l’effet causal négatif sur le bien-être devrait être suffisamment fort pour influencer les taux de suicide agrégés. Or, selon (Orben and Przybylski 2019), les effets de l’usage des technologies numériques sur le bien-être sont faibles et hétérogènes, expliquant au maximum 0,4 % de sa variation. Il reste donc incertain qu’un tel effet puisse entraîner une hausse mesurable du risque de suicide, ou si d’autres effets modérateurs ou bénéfiques peuvent le compenser.
Pour identifier un effet causal à partir de données réelles de plateforme, il faut une source (quasi) exogène de variation de l’offre ou de la demande de réseaux sociaux. Côté offre, cela peut venir d’interdictions gouvernementales, de restrictions d’âge ou d’introductions échelonnées. Côté demande, une stratégie innovante repose sur la centralité des premiers adoptants (voir (Enikolopov, Makarin, and Petrova 2020) sur l’adoption géographique du réseau VK en Russie et son effet sur les manifestations). Cette approche exploite l’effet de pairs dans l’adoption des produits (Bailey et al. 2022), les individus étant plus susceptibles d’adopter un produit si leur entourage l’utilise. C’est cette dernière approche que nous mobilisons dans cette note.
Twitter et suicide
Dans cette note, dont les résultats sont présentés en détail dans (Du and Renault 2025), nous exploitons l’expansion géographique quasi exogène de Twitter, liée à la présence d’utilisateurs issus de différents comtés américains lors du festival South by Southwest (SXSW) de 2007, afin d’estimer de manière causale l’effet du développement de Twitter sur les taux de suicide aux États-Unis.
Le festival South by Southwest (SXSW), organisé chaque année à Austin (Texas), est largement reconnu comme un événement déterminant dans la croissance rapide et l’adoption massive de Twitter. En 2007, la plateforme y a été présentée de manière très visible, entraînant une forte augmentation de sa base d’utilisateurs et de sa notoriété. Cet épisode constitue un cadre idéal pour mesurer une variation quasi exogène de l’adoption de Twitter. L’afflux d’utilisateurs consécutif au festival n’était pas anticipé et n’a pas été directement encouragé par des campagnes marketing, mais s’est produit de manière spontanée via les participants. Ce choc, d’origine externe, offre ainsi une source crédible de variation exogène dans la diffusion de la plateforme. La Figure 1 montre la localisation des participants au festival SXSW en 2007 qui ont rejoint Twitter au moment du festival. On observe qu’ils proviennent de comtés variés, répartis sur l’ensemble du territoire américain, souvent très éloignés d’Austin.


Cette stratégie d’identification s’inspire des travaux de (Müller and Schwarz 2023), qui utilisent le même instrument pour étudier le lien entre réseaux sociaux et crimes haineux, ainsi que de (Fujiwara, Müller, and Schwarz 2024), qui l’emploient pour analyser la relation entre réseaux sociaux et participation électorale.
L’intensité d’usage de Twitter au niveau des comtés en 2015 repose sur un échantillon de 475 millions de tweets géolocalisés collectés par (Kinder-Kurlanda et al. 2017). Les abonnés du compte officiel du SXSW (@SXSW) sont issus du jeu de données de (Müller and Schwarz 2023). Pour chaque utilisateur, la localisation déclarée est associée à un comté, et la date de création du compte permet d’identifier combien d’abonnés ont rejoint Twitter avant mars 2007 et combien l’ont fait durant ce mois clé.
Nous vérifions d’abord que le festival de 2007 a généré des différences durables dans l’adoption géographique de Twitter : les comtés comptant un plus grand nombre d’abonnés ayant suivi pendant l’événement ont connu une croissance nettement plus rapide de l’usage de Twitter après cet évènement. Cet effet persiste près de dix ans plus tard, même après avoir contrôlé pour un large ensemble de variables telles que la densité de population, la superficie du comté, la structure par âge et par genre, la composition ethnique, les taux de pauvreté et de chômage, ainsi que la distance à Austin (lieu du festival).
Pour analyser ensuite le lien entre le développement géographique de Twitter et les taux de suicide, nous mobilisons les données de mortalité issues de la base Underlying Cause of Death (1999–2020) du National Center for Health Statistics (Figure 2)1Afin de préserver la confidentialité, le CDC ne publie pas le nombre exact de suicides lorsqu’il se situe entre 1 et 9 pour un comté donné et une année donnée, ce qui crée des valeurs manquantes, particulièrement dans les comtés peu peuplés.[\note]. Dans la seconde étape de notre estimation, le taux de suicide observé sur la période 2008 à 2020 (c’est-à-dire après le festival SXSW) est régressé sur la valeur prédite de l’usage de Twitter, sur le taux de suicide avant 2008 et sur l’ensemble des variables de contrôle utilisées dans la première régression (densité, taux de pauvreté, composition ethnique, structure par âge, etc.), en appliquant la méthode des doubles moindres carrés. Nous trouvons que le coefficient associé au développement de Twitter ne diffère pas significativement de zéro, indiquant l’absence de relation statistiquement significative entre l’adoption de Twitter et l’évolution du taux de suicide au niveau des comtés américains.
Nos résultats suggèrent donc que l’adoption de Twitter n’a ni accru ni réduit les taux de suicide aux États-Unis. À notre connaissance, il s’agit de la première étude empirique de ce type concluant à l’absence d’effet mesurable de l’expansion d’une plateforme de médias sociaux sur les suicides.
Avant de généraliser
Les résultats de notre étude empirique doivent cependant être interprétés avec prudence et ne sauraient être généralisés sans précaution.
Premièrement, le format et les modes d’interaction propres à Twitter diffèrent profondément de ceux d’autres plateformes telles que Facebook, Instagram ou TikTok. Twitter repose principalement sur des messages courts et publics, tandis que les autres favorisent davantage le partage d’images, de vidéos ou des échanges plus privés. Ces différences structurelles peuvent induire des effets psychologiques distincts, ce qui limite la validité externe de nos résultats. Par ailleurs, les données comparables issues d’autres plateformes demeurent inaccessibles — les entreprises technologiques restant peu transparentes (Abbasi 2023) —, ce qui restreint notre compréhension d’ensemble de l’impact des réseaux sociaux.
Deuxièmement, faute de données suffisamment détaillées, nous n’avons pas pu analyser certains sous-groupes particulièrement vulnérables, notamment les adolescents (et même plus particulièrement les adolescentes). Pour des raisons de confidentialité statistique, le Center for Health Statistics américain ne publie pas les décomptes de suicides inférieurs à dix pour un comté donné et une année donnée, ce qui empêche toute analyse fine par tranche d’âge.
Troisièmement, notre étude ne tient pas compte de l’évolution rapide des plateformes et de leurs algorithmes, qui modifient en profondeur l’expérience des utilisateurs. La structure et les effets de Twitter avant 2020 (date de la fin de notre échantillon) diffèrent sans doute fortement de ceux observés après son rachat par Elon Musk en 2022, période marquée par une recrudescence de la désinformation et des contenus potentiellement nocifs (Hickey et al. 2023).
Enfin, notre analyse ne prend pas en compte la tonalité ni la qualité des interactions, qui peuvent influencer différemment le bien-être psychologique. Les effets positifs (exposition à des communautés de soutien, accès à des ressources de prévention) peuvent compenser les effets négatifs (harcèlement, désinformation, contenus anxiogènes). Le résultat nul observé pourrait ainsi traduire une compensation entre ces forces opposées : certaines personnes étant affectées négativement, d’autres bénéficiant au contraire d’effets protecteurs.
L’absence d’effet significatif mise en évidence dans cette étude comporte cependant des implications importantes pour les politiques publiques. Elle souligne la nécessité d’adopter une approche équilibrée, tenant compte de la diversité des impacts potentiels des réseaux sociaux sur la santé mentale. Il ne s’agit ni de nier tout risque, ni de considérer les plateformes comme intrinsèquement nocives, mais de reconnaître la complexité et l’hétérogénéité de leurs effets. Cette distinction est importante pour éviter les généralisations hâtives et pour guider des politiques publiques fondées sur des preuves empiriques plutôt que sur des perceptions.
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