Newsletter de l’Observatoire du Bien-être n°24 – Octobre 2019

Parmi les articles que nous avons relevés au cours de ce mois, les abonnés au compte Twitter de l’Observatoire (@ObsBienEtre) ont particulièrement relayé la synthèse nuancée de Our World in Data concernant l’impact des réseau sociaux sur le bien-être, et l’expérience mettant en évidence un décalage entre le ressenti des étudiants face aux méthodes d’apprentissage actif et leur degré d’acquisition effectif des contenus du cours.

Nous avons aussi été particulièrement intéressés par le INSEE Première no1770 portant sur l’isolement en France. Poursuivant des analyses présentées dans Les Origines du populisme, l’examen de l’isolement et du sentiment de solitude constituera une ligne de force des travaux de l’Observatoire sur 2020 – 2021.

Nous avons enfin le plaisir de vous convier le 11 octobre prochain à la présentation de l’ouvrage La Vie des couples après la retraite, de Nicolas Moreau et Elena Stancanelli.

Cepremap

Le Cepremap a le plaisir de vous inviter à la présentation de l’ouvrage de Nicolas Moreau et Elena Stancanelli La Vie des couples après la retraite : Temps partagés et contraintes économiques.

La conférence de présentation aura lieu le vendredi 11 octobre de 12h30 à 14h00, au 48 Boulevard Jourdan, Paris 14e, salle R1-07. Merci de bien vouloir vous inscrire auprès de eugenie.fernandes@cepremap.org

Résumé : Les couples seniors sont souvent constitués de conjoints qui travaillent l’un et l’autre avant de partir à la retraite. En bonne santé, ces couples peuvent commencer une nouvelle vie après leur vie professionnelle. Cela devrait les amener à synchroniser leur départ à la retraite pour profiter d’un plus grand quantum de loisirs partagés. Chiffres à l’appui, les auteurs montrent que ce n’est pas le cas. Les couples seniors français, contrairement à leurs homologues américains par exemple, ne coordonnent pas leur départ à la retraite. Pour comprendre pourquoi, cet ouvrage offre une dissection de la vie des couples retraités et montre que le temps partagé n’est qu’une partie de la vie après la retraite.

Isolement en France

L’INSEE a publié le 03 septembre dernier une note faisant le portrait des populations qui se sentent isolées en France.

Figure 1: Lecture : en 2015, 3 % des personnes de 16 ans ou plus sont isolées à la fois de leur famille et de leur entourage, au sens où elles ont au plus une rencontre physique ou un contact distant par mois avec leur réseau social.
Champ : personnes âgées de 16 ans ou plus résidant en ménage ordinaire en France métropolitaine
Source : Insee, enquête SRCV 2015.

Résumé : En 2015, 3 % des personnes de 16 ans ou plus sont isolées de leur famille et de leur entourage non familial, au sens où elles ont au plus une rencontre physique ou un contact distant par mois avec leur réseau relationnel en dehors de leur ménage. Cette proportion est stable depuis 2006. Les personnes isolées sont le plus souvent des hommes, âgées de plus de 40 ans ; elles sont peu diplômées et plus souvent inactives. L’isolement relationnel est associé à une vulnérabilité économique accrue en matière de ressources ou de précarité de l’emploi, à une santé dégradée et à un moindre niveau de bien-être. En cas de difficultés, les personnes isolées ont également 30 % de chances en moins d’obtenir de l’aide que les personnes non isolées. Solitude et isolement ne vont pas nécessairement de pair : 8 % des individus se sentent seuls « tout le temps » ou « la plupart du temps », alors que 62 % d’entre eux ne sont isolés ni de leur famille, ni de leurs amis.

François Gleizes, Sébastien Grobon, Stéphane Legleye (division Conditions de vie des ménages, Insee), « 3 % des individus isolés de leur famille et de leur entourage : un cumul de difficultés socioéconomiques et de mal-être », INSEE Première, no1770, 2019-09-03.

Plan de gestion des données : indications de l’ANR

Avec le RGPD, la mise en place d’un plan de gestion des données est devenue un élément central des projets de recherche. Cela est valable pour les projets ANR, et celle-ci a publié début septembre un modèle de plan de gestion des données, calé sur les standards internationaux et remplissable en ligne sur un portail dédié. Un webinaire aura lieu le jeudi 14 novembre à 11h00 pour présenter ce plan.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter la page dédiée de l’ANR.

« L’ANR met en place un plan de gestion des données pour les projets financés dès 2019 », ANR, 2019-09-05

Vu sur le Web

La complexité administrative vue par les usagers : enquête 2018

La Direction Interministérielle à la Transformation Publique (DITP) a mandaté BVA pour réaliser la vague 2018 de son enquête sur le ressenti des usagers face aux démarches administratives. Le rapport a été publié de 12 septembre dernier, avec un panorama des principales démarches.

Are Facebook and other social media platforms bad for our well-being?

Une utile synthèse de Our World in Data sur le sujet. Au-delà des gros titres, les effets actuellement mesurés sont faibles et hétérogènes.

Une synthèse grand public de ce type en français serait probablement la bienvenue, ou si elle existe, gagnerait à être largement diffusée !

Are Facebook and other social media platforms bad for our well-being?,” Esteban Ortiz-Ospina, Our World in Data ,2019-09-09

Is it possible to embed wellbeing in schools?

Le What Works Wellbeing se fait l’écho d’une expérimentation, Healthy Minds, qui introduit dans l’enseignement primaire des séquences explicitement dédiées au bien-être et à la santé mentale, en particulier la reconnaissance et la gestion des émotions. La présentation du projet fait la part belle aux résultats présentés dans The Origins of Happiness quant à la contribution de l’école à la santé mentale.

Law-breaking, fairness, and generalized trust: The mediating role of trust in institutions

Abstract: Institution-centered accounts of generalized trust rely on the idea that law-breaking and state’s unfairness lower individuals’ propensity to trust fellow citizens because of a weaker confidence in the state. Despite the theoretical relevance attributed to this mediation mechanism, no empirical analysis in the literature has focused on examining its correlational validity. Using data from the European Social Survey (2010), the Quality of Government EU Regional data, and EUROSTAT, this paper assesses the intervening role of institutional trust on the relationship between crime rates, state’s fairness, and generalized trust. Results from a Multilevel SEM (MSEM) mediation analysis indicate that trust in institutions strongly mediates the relationship between violent crimes (i.e. homicide) and generalized trust but not the one between property crimes (i.e. vehicle thefts and robberies) and generalized trust. On the other hand, indicators of fairness (i.e. impartiality and corruption) are all mediated by institutional trust, though impartiality maintains a significant direct effect. Overall, findings support the institutional approach, confirming that the negative relationship between ineffective and unfair institutions and generalized trust passes mostly through people’s lost faith in the state.

Lo Iacono S (2019) Law-breaking, fairness, and generalized trust: The mediating role of trust in institutions. PLoS ONE 14(8): e0220160. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0220160

How WWII shaped political and social trust in the long run

Abstract: How did WWII shape our views about the state, and about each other? This column, part of a Vox debate on the economics of WWII, uses individual-level data from more than 35,000 individuals in 35 countries to shed light on how wartime victimization has shaped political and social preferences in the long run. Personal or family exposure to war violence has left a negative and enduring imprint on levels of political trust throughout Europe and Central Asia, regardless of the outcome or nature of the conflict. It also spurred collective action, but of a dark nature – one associated with further erosion of social and political trust.

How WWII shaped political and social trust in the long run”, Pauline Grosjean, VOX, 2019-09-09

Cet article fait par ailleurs partie d’une série dédiée à l’analyse économique de la Seconde Guerre Mondiale.

How effective is nudging? A quantitative review on the effect sizes and limits of empirical nudging studies

Abstract: Changes in the choice architecture, so-called nudges, have been employed in a variety of contexts to alter people’s behavior. Although nudging has gained a widespread popularity, the effect sizes of its influences vary considerably across studies. In addition, nudges have proven to be ineffective or even backfire in selected studies which raises the question whether, and under which conditions, nudges are effective. Therefore, we conduct a quantitative review on nudging with 100 primary publications including 317 effect sizes from different research areas. We derive four key results. (1) A morphological box on nudging based on eight dimensions, (2) an assessment of the effectiveness of different nudging interventions, (3) a categorization of the relative importance of the application context and the nudge category, and (4) a comparison of nudging and digital nudging. Thereby, we shed light on the (in)effectiveness of nudging and we show how the findings of the past can be used for future research. Practitioners, especially government officials, can use the results to review and adjust their policy making.

Dennis Hummel, Alexander Maedche, “How effective is nudging? A quantitative review on the effect sizes and limits of empirical nudging studies,” Journal of Behavioral and Experimental Economics, Volume 80, 2019, https://doi.org/10.1016/j.socec.2019.03.005

New evidence shows gender equality builds life satisfaction

Abstract: Are societies with high levels of gender equality more likely to be happier? Drawing on new research, Andre P. Audette explains that greater gender equality in a country is associated with an increase in life satisfaction. Importantly, this pattern is not only seen among women, but holds true for men as well.

LSE blog post, based on: Audette, A.P., Lam, S., O’Connor, H. et al. J Happiness Stud (2018). https://doi.org/10.1007/s10902-018-0042-8

Measuring actual learning versus feeling of learning in response to being actively engaged in the classroom

Significance: Despite active learning being recognized as a superior method of instruction in the classroom, a major recent survey found that most college STEM instructors still choose traditional teaching methods. This article addresses the long-standing question of why students and faculty remain resistant to active learning. Comparing passive lectures with active learning using a randomized experimental approach and identical course materials, we find that students in the active classroom learn more, but they feel like they learn less. We show that this negative correlation is caused in part by the increased cognitive effort required during active learning. Faculty who adopt active learning are encouraged to intervene and address this misperception, and we describe a successful example of such an intervention.

“Measuring actual learning versus feeling of learning in response to being actively engaged in the classroom,” Louis Deslauriers, Logan S. McCarty, Kelly Miller, Kristina Callaghan, and Greg Kestin, PNAS first published September 4, 2019 https://doi.org/10.1073/pnas.1821936116

Valuing time over money predicts happiness after a major life transition: A preregistered longitudinal study of graduating students

Abstract: How does prioritizing time or money shape major life decisions and subsequent well-being? In a preregistered longitudinal study of approximately 1000 graduating university students, respondents who valued time over money chose more intrinsically rewarding activities and were happier 1 year after graduation. These results remained significant controlling for baseline happiness and potential confounds, such as materialism and socioeconomic status, and when using alternative model specifications. These findings extend previous research by showing that the tendency to value time over money is predictive not only of daily consumer choices but also of major life decisions. In addition, this research uncovers a previously unidentified mechanism—the pursuit of intrinsically motivated activities—that underlies the previously observed association between valuing time and happiness. This work sheds new light on whether, when, and how valuing time shapes happiness.

“Valuing time over money predicts happiness after a major life transition: A preregistered longitudinal study of graduating students,” Ashley Whillans, Lucía Macchia and Elizabeth Dunn, Science Advances, 18 Sep 2019: Vol. 5, no. 9, eaax2615, DOI: 10.1126/sciadv.aax2615