LES CLASSIQUES APRÈS WALRAS

Cette étude présente en cinq propositions notre critique de la pensée néoclassique et notre projet de restaurer et développer la théorie classique: 1) L'analyse originelle de Walras est formellement incohérente, mais ce n'est pas sur ce terrain qu'il faut critiquer la théorie walrasienne car cette incohérence a été corrigée dans le modèle d'équilibre général intertemporel (EGI), 2) Le rejet de la théorie néoclassique se fonde sur son défaut de pouvoir explicatif vis-à-vis des économies capitalistes (ce qui est particulièrement évident dans l'EGI qui décrit une économie pleinement centralisée et dans laquelle tous les marchés présents et futurs sont ouverts et en équilibre), 3) Le relachement des hypothèses se fait nécessairement au détriment de la rationalité des agents (une propriété essentielle des modèles néo-classiques) et introduit peu de réalisme, 4) Dans les modèles walrasiens, l'équilibrage des marchés se fait par les prix, et non par les quantités comme dans le capitalisme réel, 5) En outre, toutes les ressources (travail, monnaie...) sont traitées sur le même mode que les biens produits, alors que les "marchés" concernés sont particuliers. Deux annexes sont consacrées respectivement à la modélisation de l'analyse classique de la concurrence par la mobilité du capital et aux principaux cadres néo-classiques (Walras, EGI, équilibre temporaire, équilibre temporaire à prix fixes, non-tâtonnement et le modèle de F. Fisher).

THE CLASSICS AFTER WALRAS

The rejection of the neoclassical perspective and our project to restore and develop the work of the classics, is presented via five propositions. We argue that: 1) Walras original analysis is flawed, but this does not define the grounds on which Walrasian economics should be rejected, since this inconsistency has been corrected by the General Intertemporal Equilibrium model (GIE), 2) The rejection of the neoclassical analysis must be based on its deficient explanatory power concerning capitalist economies (this is evident in the totally unrealistic framework of the GIE, fully centralized and in which all spot and future markets are open and in equilibrium), 3) The relaxation of the stringency of the assumptions of neoclassical models introduces very little realism and is performed at the expense of the rationality of agents (a core property of neoclassical economics), 4) In Walrasian models the equilibration of markets is realized by prices, and not quantities as in real capitalism, 5) Moreover, all resources (labor, money) are treated in a manner which replicates the mechanisms of the commodity market, whereas the actual functionings of these "markets" are specific. Two appendices are devoted to the modeling of the classical conception of competition by capital mobility and to the main neoclassical frameworks (Walras, GIE, Temporary equilibrium, Temporary equilibrium with fixed prices, Non- tâtonnement, and the model of F. Fisher).


G. Duménil, D. Lévy, "The Classics after Walras", 1989, Cepremap, Larea-Cedra : Paris.

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